Benoît Blary sera également en dédicace le samedi 6 novembre, à partir de 14h30, chez Bédérama (Galerie de l'Etape - 51100 Reims), librairie tenue par Raoul qui vendait déjà des BD à Christian Lerolle, Jean-David Morvan et Sylvain Savoia quand ils étaient adolescents!
Hervé Loiselet en profite pour nous raconter comment est né le projet de 20 ans de guerre:
"20 ans de guerre? C'est grâce à Sarkozy. À l'époque où il a remis Guy Moquet sur le devant de la scène j'étais en train d'amorcer mon virage professionnel. Je voulais passer de l'autre côté du miroir et crever de faim en vendant des scénarios de BD. Depuis c'est fait. Je me suis dit : faut la faire en BD l'histoire de ce jeune fusillé. Je suis fan du 510, j'ai rencontré Morvan il y a bien longtemps via mon épouse, j'ai toujours été en contact avec Lerolle. A ce moment là, j'étais à Toulon, chez Soleil, et je voyais passer le travail de Labourot. J'ai tenté le coup. Je pense que cette histoire ne devrait pas être dessinée de manière trop "réaliste", il ne faudrait pas non plus que ce soit du Titeuf. Labourot : pile poil. Au 510 tout le monde s'est repassé la patate chaude jusqu'à ce qu'à Angoulême, dans une chambre sombre, au fond d'un couloir du Mercure, "on" me sorte d'une petite valise soigneusement verrouillée les carnets de croquis de Benoit Blary. Du contemporain, du médiéval, du moderne, des pages et des pages de soldats, de combats, de véhicules, d'explosions, de tirs en rafales... "C'est lui qu'il te faut." Exact, mais pour une autre histoire. Au même moment, à quelques semaines près, mon fils est né. Alleluia. Mon père m'a eu au même âge. Et là je me demande : et le papa, à cet âge là, qu'est ce qu'il avait fait ? Oh, nom de dieu, je le donne en mille : 20 ans de guerre. Enfin à peu près, de 1944 à 1962. Comme il n'a pas laissé de notes le pater, je me suis replongé dans la documentation sur cette période que j'ai accumulée depuis, pfff, pas mal de temps. Comme par hasard. J'avais eu un vague projet sur des algériens, mais j'ai repris tous mes ingrédients sur mes étagères et j'ai fait une nouvelle recette. Blary était un peu hésitant au départ, on a mis du temps à mûrir le projet et puis Pol Scorteccia, à qui je présentais autre chose, a dit "oui" à l'automne suivant. Deux ans plus tard, 20 ans de guerre est dans les bacs ! J'en suis ravi, j'ai découvert plein de choses, j'ai fait beaucoup de rencontres et en premier lieu Benoit. Nous nous sommes apprivoisés. On rempile. J'adore écrire pour lui."