05/11/2010

Les couleurs de Washita,

Ces derniers jours, Séverine Gauthier et Thomas Labourot nous ont permis d'en savoir plus sur la série Washita, leurs recherches, leurs intentions, leur travail. C'est au tour de Christian Lerolle de nous parler de la mise en couleurs des 4 albums déjà réalisés.

Le Blog: Comment s'effectue ta collaboration avec Séverine et Thomas sur les couleurs de Washita?
Christian Lerolle: Je lis le scénario de Séverine page par page. Je vois les pages de Thomas au quotidien. Je les scanne et, j'ai donc le temps de m'imprégner de l'histoire et des dessins avant de mettre en couleurs. Je prépare chaque page en aplats et, en général, quand j'ai une séquence, je fais le travail d'ombres et d'ambiance. Je leurs envoie chaque page par mail. Avec Thomas, nous en discutons au quotidien, je retouche si nécessaire. Séverine attend plutôt, ou une séquence, ou de passer à l'Atelier pour regarder plusieurs pages sur mon écran et éviter les décalages avec le sien, nous voyons également s'il y a quelque chose à retoucher.
Le Blog: Comment as-tu déterminé l'ambiance de Washita?
Christian: Sur le tome 1, nous étions partis sur une couleur synthétique* et plus riche, trop peut-être, dans un esprit cartoon. Vers la fin de la réalisation des couleurs de l'album, après discussion avec notre éditrice, Christel Hoolans, nous avons choisi de retravailler tout l'album, plus en ambiance, marquée par séquences. Par la suite, j'ai continué à travaillé comme ça.
Le Blog: As-tu eu des références?
Christian: Au début, quelques photos de forêts canadiennes mais, en fait,  nous nous en sommes complètement éloignés. La quasi totalité de la documentation de Séverine et Thomas est en noir et blanc, je ne peux pas m'y référer. Nous sommes plutôt partis sur l'idée que les indiens coloraient avec des ocres et, nous voulions des couleurs terreuses.
Le Blog: Qu'est-ce que ça change, pour toi, de travailler sur une série?
Christian: Nous mettons en place des gammes, et une sorte de nuancier (couleur des peaux, des vêtements, de la végétation...) qui reviennent au cours des séquences et des tomes. D'une certaine manière, on gagne du temps une fois que les bases colorimétriques sont posées. Il y a plusieurs fois des scènes qui se déroulent dans des déserts, j'utilise presque toujours les mêmes gammes pour ces séquences.

*Couleur synthétique: couleur simple, en aplats avec éventuellement des ombres tranchées mais, sans fioriture, sans dégradé, sans effet de textures ou de volumes, avec des choix de couleurs et de gammes qui visent un impact visuel et ne s'embarrassent pas de réalisme ou d'un souci d'exactitude.

Washita - page 12 du tome 4 ou 174 de la série
Gauthier/Labourot/Lerolle
Washita - page 40 du tome 4 ou 202 de la série
Gauthier/Labourot/Lerolle

Aucun commentaire: